Le jardin biologique: paillage, méthodes culturales et potager

Le principe de la fertilisation en jardinage biologique est de nourrir le sol, et non directement les plantes qui y poussent. Tout vient d'un sol sain et bien alimenté qui sera à charge, de la croissance des plantes.

 

Le paillage, ou litière du sol


Le paillage permet de faire des économies d'eau notamment en été  (dessèchement est dû au soleil et au vent). En pleine sécheresse, un bon paillage permet de laisser le jardin en totale autonomie pendant un bon mois. À l'opposé, en hiver, il protège des gelées.

Toutes les parties du jardin doivent être paillées: haies, massifs arbustifs, de rosiers et de fleurs, dans le potager entre les rang de culture, les pieds arbres/arbustes isolés; sauf la pelouse. En rendement énergétique (énergie dépensée par rapport à celle gagnée), une heure pour couvrir la terre avec les déchets verts d'entretien du jardin (tontes, feuilles,...), c'est dix heures de travail évitées en désherbage et arrosage.

Dans un sol lourd argileux et engorgé, le paillis sera retirés à partir de la mi-février jusqu’à début avril pour permettre le réchauffement et l’asséchement du sol, à l'endroit réservé saupoudrer dessus avec une très fine couche de tonte de gazon (les graines pourront germer) et avant cela un petit coup de sarcloir pour limiter les œufs de limaces qui se reproduisent sous les paillage durant l'hiver, d'autre part, il faut donner de l'air et de l'air en "grelinant" serré à la verticale. Pendant que son sol sèche à la fin de l'hiver, c'est dans ce contexte que les lasagnes hors-culture urbaine peuvent être judicieuses dans le but de démarrer des cultures primeurs, de type : pommes de terre, radis, petit pois, par exemple. Par la suite, ce sont ces planches de cultures en terre argileuse qui prendront le relais des cultures surélevés (lasagnes et buttes) du fait qu'elles auront l'avantage d'offrir, une meilleure rétention d'eau.

Cette technique a plusieurs avantages. D'abord, elle favorise la biodiversité et apporte des éléments nutritifs à la terre (autrement dit, l'activité microbienne du sol, la vie souterraine). Elle évite également son érosion provoquée par les pluies, la formation d'une croûte et le ruissellement sous l'action de pluies violentes (qui seront toujours plus nombreuses au fil du temps). Elle réduit la concurrence entre les herbes indésirables (le liseron, la renouée du Japon, les jeunes pousses d'érables, etc) et les plantes cultivées et plantées (vivaces, arbustes, etc.). Elle développe la pédofaune ou la faune du sol qui est la macrofaune : verres de terre, arthropodes, etc. et la microfaune: Nématodes, acariens, etc. Enfin, elle aide les végétaux à créer des défenses immunitaires contre toutes sortes de parasites, surtout contre des champignons pathogènes, grâce à la Mycorhize. Comme le sol n'est pas stérile (il est vivant), la décomposition du paillage (le bois en particulier) apporte à la terre le champignon mycorhize. Cela va agir en symbiose, pour aider les racines des plantes à capter les éléments minéraux qu'elles ne peuvent pas tous le temps atteindre. La mycorhize est particulièrement étonnante et importante, de nombreux chercheurs s’intéressent d'avantage à ces mariages heureux entre les racines des plantes (radicelle) et les micro-champignon (mycélium qui sont des filaments microscopiques). Les échanges sont intenses au point qu'on observe des kilomètres de mycélium qui prolongent les radicelles (coiffe des racines) d'un arbres adulte et donc de se procurer plus d'eau et de sels minéraux et l'arbre fournit  au champignon des sucres grâces à la chlorophylle. Un grand nombre de végétaux vivent en symbiose avec un champignon. C'est 30% de croissance par mycorhization. Le rhizobium est un exemple de mycélium qui se fixe sur la famille des fabacées.
Cette symbiose, plus globalement génèrent tous l'humus sur terre, rien que ça et à d'autres vertus impressionnantes de dépollution, de problèmes d'alimentation à travers le monde et bien d'autres; ci-dessous l'exposé de Paul Stamets sur le mycelium :

Au delà de l'esthétique, le choix des matériaux utilisés en paillage se fait avec soin, il y a des usages et des propriétés différentes selon les teneurs en azote et carbone.

Les paillis de sous-produits du jardin. Source: Édition Terre Vivante, 4 saisons du jardin bio

Les paillis de sous-produits du jardin. ©4 saisons du jardin bio_terre-vivante (cliquer sur l'image pour agrandir)

 


 

Application

 

On peut y disposer du carton recouvert de paillage (branches et feuilles broyées), du compost et des plantes arrachées toujours au dessus d'autre matière pour éviter la montée en graines en contact avec la terre. Les épluchures de légumes peuvent être étalées sur le sol, comme les fane et épluchures de carottes, feuilles de choux, etc. et tous ce qui n'a pas été dégradé suffisamment au printemps, sera remis dans le composteur. A vous de tester.

D'une manière générale, pour une vraie efficacité, un paillage c'est au minimum 10 cm d'épaisseur sur le sol, un désherbage efficace au préalable (le paillage n'est pas un désherbant), ne pas pailler un sol gelé (attendre qu'il soit chaud), et finir par un arrosage pour garder l'humidité.On complémente le niveau tous les 6 à 8 mois pour maintenir une épaisseur satisfaisante.

Si un paillage est déjà disposé, entre fin mars et mi avril, nous conseillons d'enlever le paillage pour que le sol se réchauffe. Les paillis organiques sont listés ici, ils favorisent un "circuit court", c'est-à-dire : A: jardin, B: massif ou compost, C: la plante, plutôt qu'un "circuit long", des végétaux jetés dans les "poches-craft" qui reviennent, après un long parcours dès plus invraisemblables, dans des sacs de terreaux dans votre jardinerie.

*A savoir sur les déchets du jardin, avant de pailler : il est bien de mélanger ces déchets : tonte et branches/feuilles. Pour les paillages délicats de type conifère qui peuvent avoir tendance à acidifier, on mélange avec des feuilles; en ce qui concerne les plantes adventices et indésirables telles que l'illustre liseron, après le désherbage  on les fait sécher au soleil avant la réutilisation en paillage et pour des déchets atteints de maladies spécifiques de type cryptogamique comme la "tache noire du rosier", la "tavelure du pommier" etc. : on va simplement pailler le potager avec les déchets broyés venant du verger et inversement : on paillera le verger (si besoin, sol nu) avec les feuilles de rosier et feuilles courges oïdium, ce type de répartition du paillage des plantes malades, évite l’éventuelle contamination entre familles de plantes, de par le sol.

 

Les types de paillage, recommandés

 

- BRF (Bois rameal fragmenté), le meilleur : C’est en 1970 au Canada en élaguant les arbres sous les lignes à hautes tensions que des milliers de tonnes de taillis vont être broyés et incorporés au sol voisin : le mycélium se développe et les résultats sont un meilleur taux d’humus, rendement et résistance à la sécheresse pour les plantes.La méthode consiste à broyer des branches pour améliorer le sol. Ici, il ne s'agit pas juste d'un "mulch de couverture", les branches broyés sont encore vertes car fraîchement coupées. En les épandant sur 10 cm, cela crée un transfert de fertilité: régénère des sols même très dégradés et intègres les micro-organismes qui produisent l'humus: 1er étape: la lignine pour renforcer la plantes et 2e étape: la mycorhize plus forte que la racine pour capter les éléments minéraux. Celui-ci permet aussi de moins arroser et donc de prévenir de l’érosion, suite à de fortes pluies (de plus en plus courantes). La méthode est complémentaire à l'amendement par compost c'est donc deux actions en une (le compost disposé à la surface couvert de BRF). Tout ce qui sort du sol, qui est découpé revient dans le sol.

Note: Si la quantité de matière broyé est considérable, on peut attendre avant d'épandre ce broyat au pied des arbres, en laissant composter un tas pendant 3 mois. Des broyats qui commence à se composter sont nettement plus digeste pour la terre.

Les dix effets du BRF selon Dominique Soltner

Les dix effets du BRF selon Dominique Soltner

- Les écorces de bois ou Broyat : dites "paillis organiques à longue durée de vie". Ce sont les écorces de pin et les tailles des rameaux des arbres et des arbustes (vivants ou non). Elles sont à utiliser principalement pour les massifs de plantes pérennes (arbres, arbustes, massifs de vivaces). Nous sommes attentifs aux arbres et arbustes malades qui ne doivent pas être broyés pour éviter une propagation des maladies par la terre. La concentration en lignine est aussi regardée, car pour certains bois, la résistance à la décomposition en dépend.

- Les déchets verts: dits "paillis à courte durée de vie" ou "compostage de surface". Leur dégradation en humus est plus ou moins rapide par rapport aux écorces. Ils sont utilisables sur tout type de végétaux. Ils sont très intéressants pour les plantes à cycle court (bisannuelles et annuelles) car ils s'incorporent rapidement dans la terre. Aussi, pour des massifs exposés de façon plus soutenue que d'autres, à la chute des feuilles, on peut broyer ces feuilles sur place. Cela enrichit le sol, évite qu'il se tasse et économise un grand nombre d'évacuations et des allers-retours à la zone de compost (compostage de surface). On peut compter quelques semaines de décomposition pour les feuilles broyées et les tontes de gazon, et quelques années pour des copeaux de bois. Cependant, si on paille uniquement avec du gazon ou des herbes coupées, il est conseillé de bien faire sécher - sur un tamis - avant de le répandre pour éviter la fermentation.

Pour faire court, dans les paillis organiques issus du jardin:

- Feuilles mortes => fertilisant

- Broyat de branches =>améliore et fertilise le sol (attention à la faim d'azote*)

- L'herbe => fertilisant (attention à la faim d'azote*)

- La paille => améliore et fertilise le sol

- Le compost => idéal, fertilise et amendement terre et végétal

Les paillis organiques issus de l'industrie :

- Écorce de pin => pour végétaux acides

- Coques de cacao => décomposition rapide

- Paillette de lin => dense et bonne tenue au vent

- Paillette de chanvre => fertilisant et retient bien l'eau

- Paillette de roseau ou autre graminée => décomposition lente et bonne tenue au vent

- Écorces d'arbres => bonne rétention en eau

*la faim d'azote: Quand on dispose des paillis riches en cellulose (herbe) et en lignine (bois ou BRF) au printemps sur un sol tassé, le champignon décomposeur "bacillus nicete" a besoin d'énergie pour démarrer son processus et il a besoin de l'azote déjà présent dans le sol. Effectivement les deux premiers mois, les racines seront en carence, c'est ce qu'on appelle la "faim d'azote" qui touche de surcroit tous les végétaux environnants. Cependant après 2 à 3 mois, le processus sera totalement inverse, il faut donc patienter. Mais quelques alternatives pour éviter ce désagrément: couche de compost jeune ou terreau (5cm) avec le paillage par dessus; on peut apporter de l'azote liquide en même temps ou quelques jours après : purin d'ortie et de consoude ou engrais organique azoté de type sang séché ou corne broyé; urine (amoniac) avec modération et enfin, jus de lombricompostage. C'est la première année que la faim d'azote se remarque, après le terrain trouve sa régulation et il n'y aura plus de problème de ce type.

Certains paillis organiques sont à disposer avec parcimonie dans les massifs et les plans de culture, comme les aiguilles de conifères (pinus, taxus, cupressocyparis, etc.) les feuilles d'arbustes persistants qui peuvent très bien convenir pour les allées et les sentiers de jardins. Nos déchets organiques sont donc des ressources essentielles pour entretenir la vie du sol et sa fertilité. C'est l'un des principes fondamentaux de la permaculture.

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Mise en paillage d'un massif - Arboretum de la Vallée aux Loups (Châtenay-Malabry).

Mulch résineux (à ne pas mettre sur massif de Rosiers)

 

 

 

 

 

 

 

 

 Il existe aussi d'autres types de paillis :

  • Minéraux, qui ne sont pas biodégradables et possèdent donc une durée de vie infinie. Ils réchauffent le sol et sont particulièrement conseillés pour les plantes qui aiment la chaleur (plantes de rocailles, méditerranéennes).
  • Plastiques ou textiles, s'appliquent en toiles tendues sur le sol. Ils ne sont pas des plus esthétiques. Ces paillis sont surtout utilisés pour retenir efficacement la terre des talus pentus ou des berges d'un plan d'eau. Un paillage bien réparti et bien choisi permet de ne pas utiliser le phytosanitaire, c'est-à-dire le désherbant chimique.

Dans la vidéo, ci-dessous: entretien avec Stéphane Loriot, spécialiste de la question du paillage. Ça devise: chichement mais dignement, le bon sens dans le jardin :

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 Les engrais verts


 

Engrais-Vert-300x145Cette technique est destinée à des futures parcelles de type ornementales et surtout potagères. Assez particulière, cette méthode est cependant très efficace, on cultive ses engrais. Elle demande tout de même du temps. La culture d'engrais verts comporte de nombreux avantages. Elle permet entre autres de préparer un nouveau terrain, notamment avant plantation. Cultivés cycliquement, les engrais verts reposent, enrichissent et assainissent la terre. La culture d'engrais vert en automne-hiver protègera la terre laissée à nue pendant les période de fortes précipitations (érosion et lessivage), tout en préservant la structure et la biodiversité du sol et enfin, évitera à la fin de l'hiver (redoux précoces) et au début du printemps, la multiplication des adventices.

Les engrais verts sont surtout des légumineuses. Ils couvrent rapidement le sol, leurs racines le fissure et celles-ci secrètent des enzymes,  leur décomposition alimentent le sol. L'action des légumineuses avec leur nodosité transforment l’azote de l’air en protéines. L’incorporation  à la terre se fait sans les enfouir, mais en les laissant fauchés, à la surface.

Ainsi, il arrive dans les potagers, qu'une "planche" ou une "parcelle" soit inoccupée. Au lieu de laisser nue en désherbant constamment ou en disposant juste du mulch ou de la paille (qui est très bien pour protéger un sol). On peut semer des engrais verts.

Il y a deux actions en une : protéger et enrichir.

Les engrais vert se posent généralement entre fin mai à août-septembre. Le plus commun de ces engrais est la phacélie (d’abord vert viendra un beau bleu tapissant), d'autres suivent avec la moutarde, la Vesce, le Seigle (les racines creusent profondément dans le sol, parfait pour bien aérer), etc. Tous ceux-là, protègent le sol contre le lessivage (quand certains éléments quittent le sol, tel le nitrate pour se réfugier dans la nappe phréatique), l’érosion, et ils le nourrissent (meilleurs enracinement, contrôle de l'acidité du sol, etc.)

L’action des engrais vert, schéma de Dominique Soltner

L’action des engrais vert de Dominique Soltner

La fonction : Les légumineuses (phacélie, vesce et trèfle incarnat) possèdent la faculté d'enrichir la terre grâce à des bactéries fixatrices d'azotes formant des petites boules accrochés aux racines, en hiver ses tiges couchées forment une couche protectrice et nourrissent les micro-organismes du sol et enfin, restituent après fauchage; les graminées (maïs, seigle) ont une croissance plus rapide et c'est surtout leurs racines qui vont structurer le sol en profondeur (très efficaces pour les sols lourds); les crucifères (moutarde blanche, colza) ont une action couvrante qui font d’emblée concurrence aux adventices.

Voici une liste des espèces les plus performantes :

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Les engrais verts sont une couverture pour la terre en hiver, une production de mulch pour l’automne et ont une action désherbante au printemps du fait d’une forte « allélopathie » (forte concurrence aux herbes indésirables). Le but est de laisser une parcelle en repos en y plantant des engrais verts restant sur place durant 1 an. Sur l'année suivante, nous avons planté des légumes-feuilles, l'autre année des légumes-racines et la dernière année des légumes-graines. Cette technique s'étale sur un cycle standard de 4 ans.


*Notes : Préparer une zone de culture du potager, avec les engrais verts (conseil de Denis Pepin)

Dès septembre, on peut semer des plantes annuelles gélives comme la moutarde, la phacélie et le sarrasin, à croissance rapide, ils auront le temps de monter et seront grand dès la mi-décembre. Dès que le gel arrivera, elles seront détruites et se coucheront sur le sol ; si le gel ne vient pas, on les coupe à la fin décembre et on les couche sur le sol. Ensuite, on les recouvre avec un paillis protecteur à base de feuilles mortes, fougères sèches voir copeaux (fin). Ces engrais verts peu ligneux se décomposeront rapidement en nourrissant les micro-organismes du sol et les lombrics ; et dès février, la terre sera propre et beaucoup plus facile à émietter avant d’accueillir les premières cultures précoces ou pas.

 Pour finir, le fait de cultiver régulièrement des engrais verts, crée également un phénomène de rhizodéposition : les racines déposent des molécules carbonées pour nourrir les bactéries et les champignons, et le fait de laisser toujours des racines dans le sol, avant et après le cycle de plantes, continue à nourrir le sol.


 

 

La rotation des cultures


 

Sur une parcelle donnée, il faut faire en sorte qu'il y est une succession de plantations différentes au cours d'une même année ou année après année. Pour la majorité des cultures, il est bon de laisser passer trois à cinq ans avant de cultiver au même endroit.

Le principes est le suivant, toute plante est unique et prélève un élément nutritif particulier mais elle renvoie dans ce même sol des éléments fertilisants qui profite ainsi au cultures suivantes. C'est l'exemple des engrais verts (chapitre ci-dessus) qui sont des légumineuses fixant l'azote, toutes plantes par la suite sera demandeuse d'azote.

Plutôt adapté à de grande parties au delà de 100 à 200 m2. Les familles des légumes n'ont pas les mêmes besoins nutritifs, ceux-ci n'exploitent pas les même couches du sol (horizon du sol) selon les systèmes racinaire qui pour certaines vont d'avantage en profondeurs et pour d'autres, restent en surface. Sur ce thème, nous pouvons dresser une liste sommaire de légumes classiques selon leurs enracinements; les racines profondes (1mètre et +), ce sont: artichaut, chou pommé, aubergine, carotte, céleri rave, potiron, pissenlit, bette, raifort, poireau, fève, radis noir, betterave, chicorée, salsifis, asperge, navet, tomate, choux de milan et les racines fasciculées (50 cm): endives, petits pois, mâche, cresson, concombre, pomme de terre, rutabaga, laitue, oignon, maïs, melon, persil, échalote, ciboulette, céleri, épinard.

En cultivant au même endroit, on appauvrit le sol et cela peut aller jusqu’à épuisement de celui-ci, aussi le risque de maladie; cela est constaté surtout pour les pieds de tomates avec le Mildiou et l'Alternariose où il est important de pratiquer la rotation à partir de la 3ème année.

Je dois regrouper mes plantes légumières pour maximiser mon utilisation de fertilisation (idéal : compost mi-mûr) et pour faciliter la rotation de culture en comprenant la logique des plantes "exigeantes" (Tomates, concombre, Aubergine, etc.) à "peu exigeantes" (Pois, haricot)  et prévoir des groupes selon le type de légumes dit à "feuilles" (mâche, chou, salades, etc.), "racines" (betterave, carotte, etc.), "fruits" (courges, tomates, potiron, etc.) et "grains" (légumineuses: engrais vert). C’est groupes sont à associer en divisant son potager en quatre zones (les jardins des cloitres  étaient conçu dans ce but), un carré = un groupe par année, en laissant le carré engrais vert pour laisser reposer la terre avant de réceptionner les nouvelles cultures. La parcelle, la plus gourmande sera la parcelle légumes "fruits", il faudra donc ajouter du compost en surface.

Exemple d'une rotation de culture

Schéma : rotation de culture

Un compost au potager s'applique sur les premiers 10 cm du sol en griffant simplement au début du printemps avant de disposer les semis et les transplantations (environ 5 jours avant, compost pas avant 6 mois). Un compost pas assez mur et non stabilisé peut dans certains cas générer toxicité et brûlure aux racines (excès azote) parce que la décomposition se poursuit. A l'inverse, on évite d'épandre sur une surface dépourvus de culture à l'automne avant l'hiver, par le fait qu'aucune plante ne profite de la libération des élément minéraux et les pluies sont souvent abondantes à l'automne et lessivent ces éléments trop rapidement. Mais avant les plantations, les semis du printemps au potager ou au jardin ornemental, je peux préparer le massif avec la disposition et incorporation du compost allié à des semences d'engrais verts (plantes destinés à être enfouis), les éléments minéraux seront par conséquent absorbés par les engrais verts qui enfouis au début du printemps permettra de mettre à dispositions ces éléments pour les plantes à venir.

Une rotation allié à un bon amendement permet d'éviter l'apport d'engrais minéral qui ne donne qu'à manger à la plante et non au sol.

Dernière règle, pour aller plus loin, il est bien de référencer la famille botanique des plantes de cultures: crucifères (chou, navet, radis,...) cucurbitacées ( concombre, courge,...), légumineuses (engrais vert, mais aussi, lentille, haricot,...), solanacées (aubergine, piment,...), etc. Nous conseillons, de ne pas les faire se succéder au même endroit.

 


*Notes : Pour débuter, association et densification des cultures.

La rotation n'est pas forcement incontournable quand on commence à titre amateur ou associatif quand on commence un potager sur une petite surface. il est quand même important de noter ces cultures sur un premier plan, mais il n'est pas forcement prioritaire de dessiner ce plan, seulement en fonction, de ce critère. La priorité selon moi est de commencer à semer et repiquer en favorisant des associations « dans le temps et dans l’espace  » - sur des zones de cultures implantés sur un sol riche et protégé - qui regarde en priorité, la taille de la plante et l’étage dans lequel elle évoluera; par exemple, on peut planter au début proche d'une courgette, mais après coup, celle-ci aura tendance à recouvrir toutes les cultures qu’on aurait pu implanter autour d’elle.

En outre, excepté pour les engrais verts qu'on implante sur des surfaces en jachères, il n'est pas incontournable de penser la rotation au début. Pour exemple, Denis Pepin et sa longue expérience, nous explique que si le sol est régulièrement nourri et bien paillé, la rotation classique par rang entier n'est pas forcement le plus pertinent et qu'un mélange d’espèces variées peut suffire.

En définitive, il est surement plus intéressant de commencer à appréhender le potager, en pensant d'abord des associations et une planification spatiale que de penser absolument une rotation qui s’accommodera mieux au grande surface. On peut ainsi se poser ces questions : combien de surface de culture  on dispose ? Qu'est ce qu'on veut cultiver ? en semis ou en plants ? Des rangs ou pas ? Le but est surtout de mieux connaitre le développement des légumes pour mieux utiliser l’espace et mieux le « soigner », et d'avoir tout simplement plus de récoltes. Par la suite, je ne peux que vous recommander de tester le chevauchement des cultures, en regardant le travail de Joseph Chauffrey, résumé dans ces ouvrages .

 

 

 


 

 

 

Le compagnonnage


 

Le compagnonnage pense les plantations de façon complémentaire, on reproduit d'une certaine façon le monde sociale des plantes selon Jean Marie Pelt au potager mais également dans un verger ou de nouvelle forme de verger sont associés au maraichage*.  Ainsi l'emplacement d'un potager s'implante avec des haies bocagères/fruitières. Il faut en effet générer de la biodiversité fonctionnelle et créer de l'interaction diversifiée entre toutes ces entités.

Il est listé et proposé, les plantes qui ont fait leurs preuves, dans leur efficacité contre les parasites, surtout dans ces périodes de réchauffement du fait d'hiver plus doux. Les cocons de certains herbivores ne sont plus détruit durant les gelées, ce qui accentue leurs nombres.

Dans un potager, il faut mélanger les plantes riches en nectar pour attirer les auxiliaires qui aiderons à lutter contre les herbivores , une bonne part des fleurs annuelles des cosmos au pélargonium et des vivaces comme les rudbeckia, echinacea, etc. A la lisière de haie bocagère, laisser son ourlet herbeux pour laisser des plantes sauvages qui offre un gîte très fournis pour les auxiliaires. La présence de légumes variés sur une ligne, permet de créer un fouillis végétal qui est d'autant efficace pour embrouiller un herbivore inféodé à une plante.

Aussi, le compagnonnage permet de gagner de la place dans le potager, au lieu de faire deux lignes, je fais une ligne avec sur le même rang des plantes de cycles court et de cycle long (radis cycle court et carotte cycle long, provoquer de l'ombrage entre les plantes et favoriser comme la mycorhize des messages souterrains entre les racines (la saponine de certaines plantes qui aident les voisines).

Bref, le compagnonnage c'est voir des "plantes compagnes" qui d'une certaine façon favorisent d'autres plantes cultivées à proximité. Mais il y a aussi des associations à éviter.

La tanaisie est une plante efficace au potager, mais aussi dans un jardin d’ornement pour dégager une odeur assez forte désagréable et reste un des meilleurs répulsifs pour les certains insectes herbivore comme le puceron. La tanaisie se plante en complément en bordures, massifs, bac-jardinière. Les lavandes, les santolines, le romarin et autres aromatiques sont des répulsifs en revanche, moins efficace. En cas de grande invasion, avant de passer au Decis J, on peut pulvériser du purin de fougère.

* Evelyne Leterme, la biodiversité amie du verger.


Sources photographiques/Sources : Les jardins du Grand-Portage, Terre Vivante, Tout sur compost de Lili Michaud, Plantes et jardins.com, Dominique Soltner.

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